« Sans doute doit-on se remémorer une idée simple : l’unification de l’esprit humain n’est jamais qu’un projet.  Elle demeure inachevée.  […]  C’est avec une telle évidence à l’esprit qu’on peut essayer de mieux comprendre le balancement sans fin entre doute et conviction, foi et reniement, fanatisme et circonspection, croyance et décroyance, qui définit l’aventure humaine.  

L’idée de complexité que développa Edgar Morin après sa rupture avec la « foi » communiste trouve là sa justification.  La complexité est justement cette incertitude tenace que le fanatique voudrait éliminer et dont le sceptique voudrait s’abstraire. »

– Jean-Claude Guillebaud, La force de conviction (pages 271-272)